La Charte des investissements
L'export : un marché d'avenir
Essentiellement pays importateur du fait de son isolement géographique, le Tchad regorge pourtant d'un potentiel d'exportation indéniable. L'avenir s'annonce prometteur puisque le processus du cadre intégré a déjà commencé, un programme dont l'objectif principal est d'aider les PMA à identifier les principaux obstacles à l'expansion de leur commerce et de leur fournir une assistance technique coordonnée afin d'éliminer ces obstacles.
Le processus du cadre intégré émanant d'une tripartite, Gouvernement, Secteur Privé et Bailleurs, permettra à terme au Tchad de saisir les opportunités d'accès à de nouveaux marchés.
Ainsi, le Tchad pourra augmenter considérablement ses diverses exportations. En effet, hormis le coton dont l'exportation à l'état brut (coton - graine et coton fibre) fait face à une concurrence déloyale du fait des subventions accordées aux cotonculteurs américains, les autres produits passeront aisément leur chemin.
Les principaux produits d'exportation susceptibles de connaître un potentiel accru sont la gomme arabique et le bétail.
En ce qui concerne la gomme arabique, dont le Tchad se classe au deuxième rang des pays producteurs juste derrière le Soudan, les perspectives sont encourageantes. Déjà, selon les données TRADEMAP de 2003, le Tchad est classé 4ème pays exportateur mondial avec une quantité de 9 670 tonnes, dont 4 721 tonnes sont destinées aux USA et 4 100 tonnes à la France. D'autres pays comme l'Allemagne, le Mexique, la Turquie, Taïwan, le Japon, etc. regardent également l'offre tchadienne. Il suffit tout simplement de bien organiser la filière et de valoriser cette matière première si prisée pour que le Tchad en tire directement d'énormes profits car en ce moment d'autres pays exploitent certainement cette filière.
Quant au bétail dont le Tchad peut se targuer d'être le premier producteur de la sous-région CEMAC, il suffirait de maîtriser le circuit de commercialisation qui, pour l'instant, échappe largement aux statistiques commerciales. Qu'à cela ne tienne, selon l'Agence française de développement, les exportations de bétail en 2000 par exemple s'élevaient à 68 milliards de francs CFA. L'étude diagnostique sur l'intégration commerciale (EDIC) réalisée dans le cadre intégré et en cours de validation, met en évidence le secteur de l'élevage comme ayant un fort potentiel d'exportation.
A ces produits d'exportation s'ajoutent également les cacahuètes, les peaux d'animaux et les cigarettes.
Le Tchad exporte principalement vers l'Europe et en particulier vers le Portugal, l'Allemagne et la France qui représentaient en moyenne 65% des exportations en 2003. Outre ces pays, les produits d'origine tchadienne sont acheminés vers le Nigeria voisin, l'Espagne, la Tchécoslovaquie et vers un moindre mesure Taïwan, la Pologne et le Maroc.
Il ne faut pas non plus perdre de vue que depuis octobre 2003, le Tchad est entré dans le cercle des pays exportateurs de pétrole. Sa production, qui selon les experts durera environ 30 ans, est estimée à 80 millions de barils par an d'ici 2009.
Il est clair que la mise en place du cadre intégré, qui se profile à l'horizon, rapportera plus d'argent. actifs du Tchad en termes d'exportations.
Le Tchad, partenaire de l'Union Européenne et de l'AGOA
Le pays, auréolé de son entrée dans le cercle des producteurs d'or noir, fait tout pour accrocher son wagon à la locomotive de la mondialisation. L'Amérique autant que l'Europe fait partie intégrante de ses objectifs
A ce jour, le Tchad fait partie des dix-sept (17) pays qui, jouissant d'une stabilité politique suffisante aux yeux du Président des Etats-Unis, sont éligibles au bénéfice de l'AGOA, (African Growth and Opportunity Act). Cette loi, en plus de favoriser la promotion et le développement économiques du vieux continent, ouvre également l'accès aux entreprises et aux investisseurs africains.
Le Tchad étant éligible à l'AGOA, l'Etat a engagé des actions pour permettre aux opérateurs économiques d'en bénéficier. Ainsi, à travers le Ministère du Commerce, de l'Industrie et de l'Artisanat, un Comité National de Suivi de l'AGOA, animé par le Secrétaire Général dudit ministère et composé de représentants tant des pouvoirs publics que de ceux du secteur privé. , a été établie. S'en est suivi la mise en place d'un sous-comité technique de suivi de l'AGOA et surtout la mise en place d'un Centre de Ressources AGOA (ARC) au sein de la Chambre de Commerce avec l'assistance technique de l'Ambassade des Etats-Unis au Tchad.
De l'avis des responsables du WATH, Centre d'Affaires en Afrique de l'Ouest (incluant le Tchad et le Cameroun), le Tchad fait partie des six (6) ARC les plus dynamiques. C'est pourquoi il a été sélectionné pour organiser une journée AGOA le 24 août à la Chambre de Commerce avec le soutien de WATH et de l'Ambassade des Etats-Unis. Cet événement est sans aucun doute un forum où les spécialistes et opérateurs de l'AGOA, exportateurs expérimentés ou potentiels, scrutent les procédures et les étapes nécessaires à maîtriser afin de mieux pénétrer le vaste et complexe marché américain.
Au-delà de cette action ponctuelle pour laquelle Abou FALL, coordinateurs des 15 CRA existant en Afrique et Leah Quin, coordinatrice communication, tous deux basés à Accra, ont effectué des visites spéciales, il convient de noter une volonté manifeste de commercer avec les USA. Pour y parvenir, de nouveaux efforts considérables sont déployés pour permettre au monde des affaires d'acquérir la capacité d'être compétitif dans le processus irréversible de la mondialisation. Une synergie s'est établie et s'affine de jour en jour entre les secteurs public et privé afin d'amener les entreprises nationales à s'approprier les Technologies de l'Information et de la Communication, indispensables au commerce international.
Ainsi, l'abonnement à TRADEMAP et PRODUCTMAP, deux fabuleux outils d'analyse de marché conçus par le Centre du commerce international (ICC) et mis à la disposition du Tchad grâce à l'appui de l'USAID, a pu être renouvelé. Et l'érection d'une Direction des Nouvelles Technologies au sein de la Présidence de la République est un signal fort de la volonté du Gouvernement de vulgariser ces outils compétitifs autrefois hors de portée.
En vue de la conception et de la mise en œuvre d'une stratégie cohérente obéissant à la vision du Centre du commerce international, les autorités et les milieux d'affaires travaillent ensemble. De cette concertation naîtront des initiatives dont l'objectif sera de ne plus rester en marge de la mondialisation sous aucun prétexte.
Les marchés américains et européens doivent être pénétrés au mieux par les opérateurs économiques tchadiens. A cet égard, les accords de partenariat CEMAC/ST et UE, un processus déjà engagé, devraient aussi, in fine, contribuer à relever le défi de la compétitivité au niveau national.
Floraison des entreprises étrangères au Tchad
Il est à noter que les entreprises qui se sont implantées au Tchad sont étrangères ou à capitaux étrangers. Les non-ressortissants sont donc légion pour réussir en affaires dans le pays de Toumaï.
Nul besoin de statistiques pour constater qu'au Tchad, les étrangers passent pour les hommes d'affaires les plus avertis. La Direction de l'action économique de la Chambre de commerce, qui a récemment fait publier en 2005 un annuaire des entreprises implantées au Tchad, confirme ce constat. Selon le responsable en charge de cette direction, Renaud Dinguemnaial "les tout premiers à avoir immédiatement perçu l'ampleur de ce travail en souscrivant à une insertion pour sa préparation ont été les opérateurs économiques étrangers" Ce n'est pas fortuit mais reflète plutôt le fait que le les étrangers visionnaires qui se sont installés au Tchad ne l'ont pas fait par philanthropie, et encore moins par plaisir de vivre dans le Berceau de l'Humanité. Ces étrangers qui opèrent dans des secteurs clés et dynamiques,
Qui sont-ils exactement, ceux, venus d'ailleurs, qui trouvent leurs comptes en investissant au Tchad ? Il y a d'abord les multinationales qui, grâce à leur expertise avérée à l'échelle internationale, s'emparent des juteux marchés liés aux infrastructures routières, l'un des secteurs prioritaires financés grâce à l'appui des bailleurs de fonds et aux retombées de la manne. pétrole. En effet, SATOM et ARAB CONTRACTOR, respectivement firmes française et égyptienne pour ne citer qu'elles, travaillent actuellement sur les chantiers de construction des routes reliant la capitale au nord du pays. Un autre créneau prometteur, la téléphonie mobile, est actuellement monopolisé par AIRTEL mais devra prochainement faire face à la concurrence d'une autre société étrangère qui peaufine actuellement une stratégie d'entrée sur le marché local. Pierre CASTLE, ce magnat français bien connu sur le continent, a également repris le secteur brassicole qui a récemment vu la fusion des Brasseries du Logone (BDL) et des Boissons et Glacières du Tchad (BGT) en Brasseries du Tchad (BDT). La Manufacture des Cigarettes du Tchad, filiale de British Tobago, est l'un des fleurons de l'industrie tchadienne.
Le secteur de l'hôtellerie, et surtout de la restauration, semble être l'apanage des étrangers qui y excellent. Libanais, Français, Indiens et Chinois se partagent allègrement ce marché qui a connu un certain essor avec l'exploitation du pétrole. L'ouverture du complexe hôtelier libyen qui surplombe N'djamena de sa splendeur, décongestionne ce marché qui est loin d'avoir atteint son apogée.
Les ressortissants de la sous-région de l'Afrique centrale explorent également avec succès le marché tchadien. L'ascension fulgurante de Foberd, filiale du groupe camerounais Fokou, et la quasi main mise sur la Commercial Bank Chad et l'Imprimerie du Tchad par un autre milliardaire camerounais, Fotso Victor, en sont la parfaite illustration.
Selon la Direction de l'action économique de la Chambre de commerce, "de nombreux investisseurs étrangers frappent aux portes du Tchad et attendent que le problème crucial de l'énergie soit résolu avant d'arriver". Consciente des défis qui se profilent à l'horizon, l'institution consulaire, dont la mission première est de promouvoir le secteur privé et qui a vu ses moyens augmenter grâce à l'aide précieuse du Chef de l'Etat en personne, travaille au quotidien pour vendre davantage la destination. Tchad.